1943 : la libération de la Corse (15)
Bastia, ville martyre
Bastia dispose du port le mieux situé en face des cotes italiennes : elle représente donc un enjeu stratégique de première importance. Les officiers italiens qui y cantonnent, acquis à la cause alliée, engagent le combat dans la nuit du 8 au 9 septembre contre les Allemands. La résistance s’empare ensuite de la ville et renverse l’administration de Vichy. Mais les Allemands reprennent le contrôle du port dès le 12 septembre. Ces premiers combats ravagent surtout le sud de Bastia, particulièrement le cimetière. Un dépôt de munitions italien se trouvent en effet à proximité : les Allemands réussissent à le faire sauter.
La population civile subit une occupation militaire particulièrement sévère de la part des Allemands à partir du 12 septembre 1943. Les Bastiais sont cantonnés chez eux 23 heures sur 24. Leur quotidien est sinistrement rythmé par les tirs d’artillerie et les bombardements aériens des Alliés.
Affiche placardée sur une vitrine de Bastia par les Allemands menaçant les pilleurs
Restes d’un dépôt de camions de Bastia incendié par les Allemands avant leur départ
Des soldats du 2ème groupe de Tabors marocains sur la grande place de Bastia
La place de la gare à Bastia incendiée par les Allemands
Des goumiers du 2ème groupe de tabors marocains devant l’hôtel de ville de Bastia où est installé l’Etat-major français
Une colonne de Tabors du 2ème GTM progresse vers le port de Bastia à la fin de l’opération « Vésuve » menée pour la libération de la Corse
Soldats du 2ème groupe de tabors marocains dans Bastia libérée
Colonne de goumiers entrant dans Bastia tout juste libérée
Soldats du 2ème groupe de Tabors marocains au balcon de l’hôtel de ville de Bastia qu’ils viennent de pavoiser. Il est 6h45, le 3 octobre 1943
Un Bastiais fixe les drapeaux alliés à l’entrée d’un lycée
Tirs d’artillerie sur le port de Bastia
Matériel abandonné par les Allemands à Bastia
Mais la libération de Bastia, le 4 octobre, ne marque pas encore la fin de son martyre. Un tragique manque de communications entre les Alliés conduit à ce que l’aviation américaine bombarde le port de Bastia le 4 octobre à 8 heures, alors que tous les Allemands ont quitté la ville. Au total, les pertes civiles s’élèvent à près de 500 tués ou blessés. 724 immeubles ont été touchés et la ville entre dans une longue période de crise du logement.
Depuis le cimetière et le quartier Saint-Joseph, au sud, jusqu’au nouveau port et à la chambre de commerce, au nord, Bastia est jonchée de gravats. Le réseau routier autour de la ville a lourdement souffert, les transports ferroviaires sont sinistrés. La ligne de train qui reliait Bastia à Porto Vecchio ne sera ainsi jamais reconstruite.
Quant au port, encombré d’épave, il faudra attendre le milieu des années cinquante pour qu’il retrouve enfin le trafic qui était le sien en 1938.