Visite du mémorial Charles de Gaulle à Colombey-les-deux-églises avec une classe de 1ère ES du lycée Rabelais à Meudon
Plus qu’un simple musée ou un hommage étendu, ce qui frappe réellement les esprits au mémorial de Colombey c’est l’aspect immersif des installations. Les différentes salles présentent différentes ambiances, très diversifiées, monopolisant la majorité des sens. On se promène ainsi sur les aspérités des dunes des campagnes africaines de 1942, on foule les pavés parisiens de mai 68, on visite une reconstitution de la chambre de ses enfants. Lors de cette rencontre avec la vie du général, le public s’immerge vraiment dans près de huit décennies d’histoire, à l’aide de documents inhabituels, sinon inédits.
Sophie Laurelut et Corentin Cadieu
Pour les professeurs accompagnant leurs classes, ce qui fut particulièrement apprécié fut l’opportunité de revoir, à travers de Gaulle, une bonne partie du programme d’Histoire, l’exposition couvrant plusieurs thèmes, d’une façon très interactive. L’intérêt n’est pas seulement là uniquement pour les enseignants d’histoire, en effet, la multiplicité des documents sert d’autres disciplines. Ainsi une professeure de SES loue les parties sur la croissance ainsi que les paniers de la ménagère, très instructifs sur les modes de vies de la fin du XXème siècle.
Chambre du Général de Gaulle dans sa jeunesse
Reconstitution de tranchées
Reconstitution de la campagne d’Afrique pendant la Seconde Guerre Mondiale
Reconstitution de la Libération de Paris
Affiches du RPF
Journaux annonçant le retour de Charles de Gaulle au pouvoir en 1958
Du point de vue des élèves, les ressentis furent tout aussi élogieux. L’immersion totale fut appréciée, bien qu’elle ne soit possible que si l’on prend le temps et que l’on se prête réellement au jeu. Une fois complètement impliqué, on prend plaisir à découvrir ce parcours exhaustif, passant de l’histoire du village à la présentation de la cousine du Général, et n’oubliant pas les affiches hostiles à de Gaulle. Le parcours à la fois didactique et ludique, bien organisé et esthétique, marqua durablement leurs esprits.
Cette visite fut aussi l’occasion de parler de l’engagement. Qui mieux que de Gaulle pour aborder cette thématique ? Les professeurs témoignent de la volonté d’engagement de leurs élèves, ces derniers se sont lancés avec entrain dans les projets, témoignant d’un grand nombre de connaissances. Ils se sont montrés impliqués, désireux de partir sur le terrain, retenant mieux lors des excursions qu’assis sur une chaise. En ce qui concerne les projets et discussions sur l’engagement, ils y ont participé avec enthousiasme, préférant se mettre en commun plutôt que de travailler individuellement, ne lésinant pas sur les heures supplémentaires. Quant aux élèves, ils ont mis en avant leur engagement visible par leur pratique du tri et leur intérêt principalement pour les questions d’écologie et du genre.
Reconstitution de pavés durant « Mai 68 »
Reconstitution d’une palissade comportant divers slogans de « Mai 68 »
Journaux annonçant la mort de Charles de Gaulle
Tombe de Charles de Gaulle
Enfin, nous avons fini la visite en découvrant le domaine de la Boisserie. Cette ancienne brasserie (dont le nom a dérivé en « Boisserie ») fut la demeure du Général de Gaulle pendant de nombreuses années. Le couple de Gaulle acquit cette résidence en 1934 afin de permettre au Général de Gaulle de rester près de sa fille Anne tout en étant dans les nombreuses garnisons proches de la frontière Nord-Est.
Au cours de la visite, nous avons pu découvrir une nouvelle facette du Général de Gaulle, plus personnelle et moins classique. En effet, certains ont pu être surpris de voir ce personnage historique sous un nouvel angle : celui d’un homme, d’un père. Malgré cela, nous avons remarqué que les pièces étaient marquées de la reconnaissance nationale et internationale envers son action : de nombreux cadeaux ornent les murs et les étagères.
Le ressenti final que l’on a pu avoir du Général est, notamment au travers de la bibliothèque et du bureau, d’un homme travailleur. Par ailleurs, le fait que le téléphone soit relégué dans l’entrée, sous l’escalier, illustre le rapport ambigu du Général à la technologie, entre volonté de progrès et affirmation de la supériorité humaine sur la machine.
