Georges POMPIDOU
C’est alors qu’il était professeur de lettres au lycée Henri IV que Georges Pompidou entre en septembre 1944 au cabinet de Charles de Gaulle. Ayant intégré le Conseil d’Etat peu de temps avant la démission du général, il reste en contact avec lui et devient en 1948 son chef de cabinet. Cette proximité lui vaut de faire partie désormais des « barons du gaullisme », au même titre que Michel Debré ou Jacques Foccart.
Après un détour couronné de succès au sein de la banque Rothschild, Pompidou reprend un temps du service aux côtés du général en dirigeant à nouveau son cabinet lorsque celui-ci revient au pouvoir en 1958. Membre du Conseil constitutionnel, il est fréquemment consulté par de Gaulle qui finit par le nommer Premier ministre en 1962. Cette nomination surprend les Français qui ne connaissent pas cet homme qui était jusqu’à présent resté dans l’ombre du président. N’étant ni un homme politique ni un élu, Georges Pompidou ne disposait d’aucune légitimité populaire.
Ses débuts à Matignon furent d’ailleurs difficiles, son gouvernement étant censuré le 4 octobre 1962 par l’Assemblée qui s’opposait ainsi au projet de révision constitutionnelle sur le mode de l’élection du président de la République. Mais la dissolution de l’Assemblée nationale et les succès gaullistes lors du référendum et des législatives de novembre permirent au Premier ministre de mener une politique de modernisation du pays jusqu’en juillet 1968. Son œuvre lui donne une stature telle que beaucoup voient en lui non plus un Premier ministre sous tutelle présidentielle mais un véritable vice-président. Situation intenable pour de Gaulle qui le remplace alors par Couve de Murville.
Se sentant trahi, Pompidou prend ses distances avec le général et annonce publiquement qu’en cas de départ de celui-ci, il se porterait candidat à l’Elysée. C’est chose faite après la démission du général, et Pompidou est confortablement élu le 15 juin 1969. Ses relations tumultueuses avec son premier chef de gouvernement, Jacques Chaban-Delmas, montrent qu’il entendait affirmer avec force, dans la continuité du général, la prééminence politique absolue du président de la République. Son remplacement par Pierre Messmer en juillet 1972 marque un tournant plus conservateur d’un mandat marqué par la volonté de poursuivre la modernisation du pays. Georges Pompidou meurt avant d’achever son septennat, le 2 avril 1974.